Cette année, je vais avoir 68 ans ! C’est vraiment
étrange. Quand je ferme les yeux, j’ai tous les âges à la fois mais ils tendent
à être plutôt ceux d’une jeune femme. Les chiffres qu’on voudraient anodins
sont tout de même chargés d’une grande énergie, ils parlent d’une voix forte et
racontent une certaine réalité mais ne disent pas toujours l’exacte vérité. 68
ans, 30 ans, 40, 50, tout à la fois, c’est ça mon exacte vérité. Je suis
changeante, jeune et sage, encore inexpérimentée et toujours savante de
moi-même. Je suis une jeune femme qui approche les 70 ans. Je me souviens que
je disais de mes enfants qu’elles n’avaient pas le même âge chaque jour. Un
jour, 7 ans, un jour, 16 ans et un jour, 60 ans de sagesse. C’est la vie qui
s’alchimise avec le temps, les jours et les années, eux, ils passent et se
ressemblent.
Je suis née dans un village des Cantons de l’Est, au
Québec, la province francophone du Canada. À l’époque, c’était une province
très catholique aussi. La maison de ma famille se tenait à l’ombre de l’église,
timide et refermée sur elle-même. Nous étions marginaux de par l’âge de mon
père (il avait 63 ans quand je suis née) et l’étrangeté de ma mère. Première
féministe que j’ai connue, elle semblait étrange aux yeux réactionnaires des
bien-pensants du village. Venant de la ville de Québec, elle était l’étrangère
qui ne s’était pas adaptée aux moeurs de ce patelin ultra-conservateur. Grâce à
elle, j’ai appris jeune à rêver plus grand que le quotidien limité, plus loin
que les règles établies.
C’était un temps où les enfants étaient libres
d’aller et venir à leur guise dans le village. J’ai grandi dehors et la nature
omniprésente dans mon enfance est le plus beau cadeau que la vie m’ait offert.
L’amour de la nature fait partie de mon identité.
Je vis depuis 47 ans à Montréal. Plus précisément à
Outremont. Pour moi, c’est la plus belle partie de la ville de Montréal parce
que la nature y est magnifique.
Mon conjoint de 35 ans est un américain de
Californie. J’ai donc élevé mes deux filles en français et en anglais. Quand
j’ai publié mon premier livre, PRÉSENCE, la voie de la lumière, il m’a semblé
tout naturel de le faire traduire. Les deux livres sont maintenant disponibles
dans les deux langues. Mes petits-enfants, une petite-fille et un petit-fils,
seront aussi bilingues. Le bilinguisme, plus qu’une simple habileté, plus
qu’une ouverture sur le monde, fait aussi partie de mon identité.
Avant de faire exclusivement de la canalisation,
j’ai été sexologue et psychothérapeute, détenant une maîtrise de l’Université
du Québec à Montréal. Avant, pendant et après mes études universitaires,
plusieurs formations hors-murs m’ont appris, semble-t-il, plus que ces études
dites scientifiques. J’ai appris et pratiqué la massothérapie et l’Approche
globale du corps, une forme d’antigymnastique. J’ai fait une formation en
psychosynthèse et me suis intéressée de près à la psychologie jungienne. Plus
récemment, j’ai achevé une formation en soins énergétiques égypto-esséniens.
C’est donc dire que le corps est constamment au centre de mes intérêts. C’est
pour cette raison que j’enseigne le channeling à partir d’un corps présent,
investi, aimé.
Est-ce que toutes ces activités et façons d’être présentes
et passées déterminent qui je suis ? Pas vraiment. La question “Qui suis-je?”
demeure en suspens. Quelle est l’essence de mon identité, quel est le tout que
forme les différentes parties de
ma vie et où en est le centre ? Je pense qu’il faut chercher ailleurs que dans
les parcelles qui composent une vie, il faut chercher vers l’intérieur pour
découvrir tous les visages de son âme. Je cherche encore qui je suis parce que
mon monde intérieur est si vaste !
Et vous, commencez-vous à savoir qui vous êtes ?
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