Avant d’être une thérapeute, un canal, une amie, une mère, une épouse, je suis
une personne, à part entière espérons-le. Avant d’être une personne, je suis…
Je suis ce JE qui est … Je suis encore et toujours. Cette réalité
existentielle s’inscrit en continuité dans toutes les expressions de ma vie
quotidienne, de ma vie de travail et d’amour. Je suis ta mère, ton amie, ton
épouse, je suis une travailleuse vaillante et appliquée. Mais, serais-je moins
une travailleuse si j’étais moins appliquée? Je suis fâchée, je suis perdue, je
suis heureuse, je suis femme et je suis en train de faire l’amour, je suis
celle qui t’aime et qui n’aime pas les huîtres crues. Mais, suis-je moins femme
quand je suis malade ou que tu n’es pas là ? Je suis celle qui déteste les
départs, celle qui adore lire, écrire et rire, le visage abandonné à la chaleur
de ses mains. Je suis la petite fille qui voit la vie à l'infini à travers un
vitrail coloré. Je suis vivante, je suis pleine de souvenirs pleins d’amour et
aussi de douleur, je suis riche de toute une vie, ma vie à moi. Je suis
sensible, sensuelle et belle. Non, pas belle ? Mais oui voyons, la beauté est
subjective, comme la créativité. Au revers de mon œil, ma beauté se déploie de l’intérieur.
Je ne suis pas celle que tu juges froidement, objectivement imparfaite et à
réparer, à rajeunir. Je suis celle
que Je perçois à travers le tissu frémissant de mon propre cœur. Et si mon cœur
est ouvert, si mon cœur est mon sujet d’amour et un sujet aimant parce qu’aimé,
alors je te le dis, je suis belle dans mon coeur… subjectivement.
Que
c’est bon d’écrire au Je plutôt qu’au nous comme dans le temps des devoirs
universitaires. C’est bizarre, cette tendance à vouloir absolument cliver le
moi du nous, le cœur de la tête, la compassion de l’écoute en relation d’aide.
J’aime les mots intimes, mes mots à moi, les mots pleins de moi … je divague,
mais j’aime cet exercice subjectif. Dans un texte, aussi court fut-il, qui
tente de répondre à la question : « Qui suis-je? », comment
faire autrement que de me dire au Je ? J’ai bien failli mourir étouffée dans
les mots scientifiques, objectifs de mes études et les mots froids qui
envahissent encore mes lectures. Les mots des autres répertoriés, empruntés,
cités. Des mots qui ne m’appartenaient pas, des mots secs, dévitalisés que je
faisais miens, à peine. La peine que j’ai eue à taire mes mots m’a rendue
subjectivement muette. C’était le temps du silence. Mes consultants en thérapie
ont eu besoin du Je qui écoute et qui parle, ils ont encore besoin de moi en
channeling, entière et animée, inspirée par une Vivration aimante et élevée.
Je
suis celle qui est. Et c’est celle-là qui s’est assise chaque jour de travail
psychothérapeutique, pendant des années, en face de clients, neufs au bonheur et en train de devenir
eux-mêmes ou souffrants, encore souffrants avant d’en finir avec leur passé,
leurs misères au présent et leur douleur. Des clients en mouvement que
j’invitais tout doucement, en étant moi-même moi, que j’invitais à devenir leur
moi, « à la fois souverain et sujet de leur monde intérieur. »
J’affirme que je pouvais être moi et thérapeute tout à la fois. Que je pouvais
parler au Je et être guérissante dans mon essence, pas juste dans mon savoir,
dans mon expertise, dans mon faire. Si j’osais, et j’ose, je dirais que c’est
ainsi et seulement ainsi que je devenais une aidante attentive et qui poussait en
avant la vie en entier, pas juste quelques uns de ses morceaux.
Encore aujourd’hui, dans mon travail de
channeling, je suis multidimensionnelle, je porte en moi le temps de mes
souffrances et de mes joies, l’épaisseur de ma vie et celle de mon sang, la
longueur de mes larmes et de mes rires, celle de mes attentes et de mes désirs,
la justesse de mes aspirations spirituelles. C’est cela que j’ai à offrir aux
personnes à qui J’offre des messages lumineux. Ma totalité…pour interpeller et
faciliter la leur.
Je
suis subjective parce que je suis totale, je suis une, indivisée et multiple,
simplifiée et complexe, rationnelle et émotive, savante et sensible, passée et
présente, humaine et divine. C’est non seulement inévitable, c’est souhaitable...
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