mercredi 12 février 2014

De multiples racines dans le corps

Fascinant comme les enseignements de Magdelena rejoignent les enseignements  des maîtres orientaux! Et tout en douceur...


"Le principal est fait, maintenant je vais te faire sentir les multiples racines qui s'incrustent dans les différentes parties de ton corps..."

Et Magdelena, infatigable. établit des lignes sur tout mon organisme: commençant à la tête du phallus, elles s'étendaient vers les paumes de mes mains, la plante de mes pieds, mes côtes, la base de ma gorge, mes yeux, mes oreilles, mon front... je perçus peu à peu que j'avais entre mes jambes un arbre aux puissantes racines qui, passant par mon corps et sortant par mes pieds et ma tête, s'inscrustaient pour arriver au centre de la terre et à chaque astre du cosmos.

"Enfant chéri de l'âme, la femme ne doit pas chercher de racines, car elle les sent dès sa naissance; elle doit faire des branches... Pousser depuis les ovaires, descendre par l'utérus et le vagin, ouvrir les lèvres et faire croître un labyrinthe d'énergie, en direction du vaste monde. Pour s'unir à son sexe, l'homme doit l'enraciner jusqu'à atteindre la semence première; la femme, elle, doit le garnir de branches jusqu'à atteindre le fruit ultime... Tout comme le phallus, tu vis à l'écart de ton corps, sans racines. Tu crois que la réalisation suprême consiste à se libérer de la chair, à extraire la conscience du corps comme on extrait une main d'un gant ou une épée de son fourreau.  Au début, bien sûr, le corps, avec sa vie mystérieuse, ses sensations, ses manifestations incontrôlables, se présente comme un épais rideau qui empêche le contact avec la lumière de l'âme... mais, n'es-tu que chair qui possède une conscience, conscience qu'elle-même a exsudée ? Et si tu étais aussi un esprit qui exsude un corps ? L'esprit est symbolisé par le ciel; le corps par la terre. Entre le ciel et la terre se trouve l'être humain, comme le dieu Seth de l'Égypte antique, séparant au commencement le ciel et la terrre pour se rendre compte à la fin, que les étoiles et les racines font partie d'une même plante.
Certaines énergies baissent en même temps que d'autres montent. S'il n'y a pas un moi individuel après la mort, la conscience et le corps sont une unité éphémère, qui doit accepter le mariage, la coagulation, avec joie. Lorsque tu médites, immobile, tu vas vers les branches, lorsque tu t'abandonnes au massage, tu enrichis tes racines... Mais le corps que tu m'offres est-il un tout ou un fragment ? Reconnais que tu le vis comme un fragment... Tu te préoccupes de ta matière palpable mais jamais de ton aura. Allez, étends-toi sur le sol.  Concentre-toi, sens toute ta matière, pousse de dessous ta peau, traverse-la, répands-toi sur le sol comme une tache de sang invisible... Je commence par te masser la poitrine, je vais vers les côtes et mes mains suivent leur élan en caressant sur le sol ton aura qui arrive pour le moment (car tu ne sais pas encore l'étendre) à deux mètres de toi... Aiguise ta sensibilité, si mes pressions se prolongent sur ton corps invisible, tu le sens, et cela t'apporte la sérénité. Je te transforme en noyau d'un gros fruit. En entrant dans la tache invisible dans laquelle tu te prolonges, je sens des noeuds, des enchevêtrements, des tensions, comme si c'était une chevelure non démêlée depuis des années. Mets-toi debout, je vais peigner ton aura jusqu'à ce qu'elle soit lisse et en ordre..."
(Mu, le maître et les magiciennes, pages 162-163)

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