Solitude et ancrage

"Mon idée est que nous avons tous commencé par être une île entourée de mère et que cette vie toute première fonde l'expérience que nous avons de l'intimité et du repos." ( Denis Pelletier)

Fondamentalement, nous sommes seuls, séparés, nous sommes une île entourée de mer. L'être humain peut vivre cette réalité avec anxiété et ressentir une profonde douleur d'être séparé. Perdu dans cette souffrance comme dans un pays inconnu, il peut devenir étranger à lui-même et peut refuser cette vie qui est la sienne dans laquelle il se sent isolé, dans laquelle il se tient isolé. La sexualité devient alors  le lieu privilégié de la mise en scène du paradoxe originel fusion/séparation, recherche de rapprochement versus sentiment d'isolement.

Pourtant, de la même façon qu'une île prend racine dans le fonds marin duquel elle émerge et qu'elle y trouve une appartenance, l'être humain est ancré dans son existence et a la capacité de prendre conscience que, même contrarié, son lien premier avec son essence favorise l'établissement de ponts vers les autres. Les thérapies de type existentiel et les pratiques spirituelles facilitent un retour vers le centre de soi par des avenues émotionnelles revisitées et assainies afin de revivifier le sens de cet ancrage, de cette appartenance, et de contrer la dérive affective, le manque de contact intime et plein avec soi et avec l'autre.

Ici, je mentionne la spiritualité en voisinage avec certaines thérapies parce que je crois que même les pratiques spirituelles devraient tenir compte du travail émotionnel à accomplir, ce que les religions n'ont jamais fait.