lundi 11 avril 2016

Naître à 20 ans


J’ai écrit ce blog le 12 avril 2011. Je le relis ajourd’hui et son message me touche encore. Tellement que j’ai envie de le partager de nouveau :

“Hier, ma fille aînée m'a ramenée chez moi. J'étais fatiguée et j'ai tellement apprécié ce "lift" jusqu'à ma porte au lieu d'être déposée à une station de métro assez éloignée de ma résidence.

Belle métaphore ! Il y a 41 ans, c'est aussi elle qui m'a ramenée chez moi. J’avais 20 ans, j'étais égarée, et fatiguée de l'être, dans un monde étranger comme si j'avais été déposée, à ma naissance, dans un endroit assez éloigné de mon centre, de ma maison intérieure.  Malgré tous les rires et tous les jeux de mon enfance, j'avais eu l'impression d'avancer sur un chemin bien étroit et sans issue, apparemment seule et trop souvent triste.

Avant le 15 septembre 1970, jour de la naissance de ma première fille, j'étais une enfant de 20 ans. Quelques jours après mon premier accouchement, j'ai pris conscience que j'étais devenue une femme. D'une certaine façon, ma petite fille m'a mise au monde et m'a montré la direction à prendre pour revenir chez moi. J'éprouve une gratitude infinie pour cette âme qui est venu me réconforter dans mon errance et qui m'a reconduite à la porte de ma vie.

Cet accouchement a été le plus beau rite de passage que j’ai vécu. 

Bien des années plus tard, 19 pour être exacte, j'ai redonné à une autre âme ce que j'avais reçu de la première.  Ma deuxième fille, j'ai eu le bonheur d'être celle qui l'a reconduite à la porte de sa maison intérieure. Elle est entrée rapidement puisque les enfants d'aujourd'hui naissent souvent au beau milieu d'eux-mêmes.

La boucle fut bouclée donnant naissance à de nouvelles boucles, surprenantes et magiques ...

Mes filles sont le plus beau cadeau que la vie m'ait fait ! “

C’était il y a quatre. Depuis, le fils de mon aînée a grandi en beauté et en sagesse et va avoir 10 ans bientôt. Ma cadette va avoir un petite fille en juillet. Les boucles se forment et s’épanouissent, de bonheur en bonheur. Merci la vie…

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