mercredi 30 janvier 2013

Extrait de mon livre à venir

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“La clarté naît du calme procuré par l’enracinement”
(Anodea Judith)
Être enracinée, quelle curieuse expression ! Suis-je un arbre, une plante, une fleur ?
Pourquoi mes pieds sont-ils si loin de ma tête ? Pourquoi mon mental s’acharne-t-il si fort à me distancier de ce corps dans lequel repose ma conscience? Pourquoi dit-on d’une personne qu’elle ne porte plus à terre ou qu’elle n’a pas les deux pieds sur terre? Ou encore qu’elle est “flyée” comme si elle était un oiseau ?
Mes racines sont invisibles et pourtant elles sont bien réelles. En regardant mon corps et son déploiement aurique, son énergie subtile, je me découvre immense. Mon corps se prolonge dans toutes les directions. Mes bras embrassent la terre entière, mes cheveux s’enmêlent aux nuages et me reconduisent jusqu’au ciel. Mon coeur aime encore les êtres chers morts depuis longtemps et aime déjà l’humanité à venir. L’énergie transcende toute distance, toute distorsion du temps linéaire. Je suis, bien au-delà du temps et de l’espace, présente à tout, tout à la fois. Alors, pourquoi mes racines ne pourraient–elles pas s’enfoncer jusqu’au centre de la terre, toucher à son feu et recevoir son énergie?
Quand mes yeux se ferment, je suis là instantanément dans mon monde intérieur, il n’y a plus d’exil, de fuite, d’égarement. Je regarde et je me vois, errante parfois, il est vrai, mais voyageuse attendrie d’un royaume peuplé de chaque élément vivant sur terre. Parce que je suis née et que j’ai grandi dans un village, la nature est l’archétype qui s’est développé dans mon intériorité. De grands paysags m’habitent, des arbres et des jungles luxuriantes, des rivières et des lacs, des océans et des montagnes. Pourquoi serais-je moins que tout ce qui est vivant?  Le premier chakra renvoie à la réalité de l’Unité du monde. Parmi ces panoramas intérieurs, les résidences de mes ancêtres souffrent de mon absence mais se tiennent debout au beau milieu de ma vie sans avoir besoin de toute mon attention. Les jouets de mon enfance s’étiolent dans un grenier mal aéré mais existent encore. Des souvenirs s’entassent dans des boîtes que je garde mal fermées. Toutes les personnes avec qui je suis venue en contact à travers les années restent présentes en moi.  Tous ces éléments vivants fondent mon existence et lui donne une consistance  dense et vibrante.
Je suis vivante et je le sais !

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