vendredi 28 septembre 2012

Marcher pour quitter la tête



Un exercice, parmi tant d’autres, m’a permis de calmer ma tête, de quitter mes yeux et de regarder avec « mon corps.»  Je me promenais beaucoup dans un parc d’Outremont, toujours le même, hiver comme été. Je le traversais en diagonale, trop souvent avec une totale inconscience du lieu tellement j’étais absorbée par mes pensées.

Je me suis appliquée à observer les arbres magnifiques qui le composaient et à entrer en contact avec eux. Bientôt, j’ai su où étaient les érables rouges, comment s’ordonnaient les érables à Giguère et les érables de Norvège et j’ai cherché à reconnaître toutes les autres variétés d’arbres. Certains étaient très âgés, d’autres venaient tout juste de rejoindre cette famille de feuillus. Certains étaient malades ou abîmés, leurs branches ayant été coupées par les gens de la ville ou brisées par le vent et le verglas. D’autres, d’âge mûr, étaient vibrants de vitalité et semblaient répondre à mes clins d’œil.  Je m’imposais de ne penser qu’à tous ces arbres, l’un après l’autre, selon le rythme de mes pas. Je m’imposais de les regarder véritablement plutôt que de jeter sur eux mon indifférence. Je les laissais m’approcher de leur présence solide et vivifiante, enracinante. Selon les saisons, je comtemplais leurs branches colorées ou dénudées ou encore pleinement épanouies, toutes tendues vers le ciel. À chaque distraction, je devais m’arrêter. C’est ainsi qu’il m’est arrivé de m’arrêter presque cent fois en parcourant ce parc que l’on peut traverser, en fait, en quelques minutes seulement.  J’atteignais l’autre côté après une bonne demi-heure, contente, en promettant de revenir et d’accomplir deux bonnes traversées de suite, sans distraction. Je dois dire qu’à ce jour, je n’ai pas encore réussi.  J’y travaille toujours cependant!

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