"Le Sacré est ce qui perpétue l'acte original de la Création, tout en élevant les consciences de ceux qui y participent. Il est une manière de vivre l'impérissable dans l'évanescence même de notre quotidien, de nos sentiments les plus fugitifs, de nos relations, même si elles sont souvent de courte durée.
La plupart d'entre nous admettent volontiers que la vie est un perpétuel changement. Comme la rivière d'Héraclite, rien ne revient jamais au même endroit. Cependant, au plus profond de notre être, nous sommes tous plus ou moins à la poursuite de l'une ou l'autre forme de constance, de stabilité. En deçà des bouleversements de notre vie professionnelle et affective, nous chérissons des idées ou des aspirations que nous rattachons souvent à l'immuable et à l'intemporel et dont la disparition soudaine mettrait en péril jusqu'à notre raison d'exister.
Sans elle l'être humain se débat dans le flot de la vie avec le sentiment de vivre n'importe quoi; il ne se sent plus relié ni à son âme ni au Tout. Or, le Sacré est ce qui relie l'âme au Tout. Le Sacré est le contraire du n'importe quoi! L'amour véritable, lui non plus, n'est jamais n'importe quoi, et dans son vécu, même à l'échelle du quotidien, il s'ouvre naturellement sur la perception la plus immédiate et la plus tangible du Sacré. De l'Amour ou du Sacré, il est très difficile de dire lequel des deux découle de l'autre. Le Sacré est cette dimension verticale tout intérieure à l'homme et à la femme; et entre l'homme et la femme il y a un amour vertical et aussi de multiples amours horizontaux." (Letschert, Jean. Être à deux ou les traversées du couple, collectif sous la direction de Nathalie Calmé, Paris, Albin Michel, 2000, page 229)
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