Tenter d’être
moins dans sa tête n’est pas un rejet de la rationalité. C’est un choix par
rapport au lâcher-prise. « Chaque chose a sa place et il y a une place
pour chaque chose. » Une place et un temps pour la tête, une place et un
temps pour le cœur, une place et un temps pour le corps. Et un temps pour le
mariage de ces divers éléments dans un espace intérieur reconquis. Les mots et
les réflexions ont leur légitimité, ils sont nécessaires. Ils doivent faire partie
de notre quotidien cependant dans une juste mesure et accomplir une œuvre rarement
poursuivie : ils doivent pourvoir au grandissement de notre âme.
Les réalités
de la vie se présentent à nous avec une infinie sagesse et celle-ci doit être
exprimée avec des mots d’une grande précision pour que leur sens, et le sacré
dans ce sens, puissent apparaître. Depuis longtemps, j’ai aimé emprunter à
Marie Cardinal l’expression « Les
mots pour le dire. » J’aime jouer avec les mots pour me dire, les mots
pour dire les difficultés et le plaisir de vivre, les mots pour dire et décrire
et dénoncer et révéler ce qui est et ce que je suis. Je me suis ennuyée d’eux
si longtemps! J’aime les mots qui départagent l’ombre et la lumière, qui
divulgent les secrets de la nuit et qui enchantent le déroulement des jours. Je n’aime plus les mots qui
accusent et posent leur pensée obsédée et obsédante sur la vie, sapant sa
fluidité. Je porte en moi une réflexion et une parole qui précisent et situent
mon mal de vivre et celui des autres, mes bonheurs et ceux des autres, dans la
prodigalité de la vie même. (extrait de mon livre)
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