lundi 5 mars 2012

Le pouvoir des mots



Tenter d’être moins dans sa tête n’est pas un rejet de la rationalité. C’est un choix par rapport au lâcher-prise. « Chaque chose a sa place et il y a une place pour chaque chose. » Une place et un temps pour la tête, une place et un temps pour le cœur, une place et un temps pour le corps. Et un temps pour le mariage de ces divers éléments dans un espace intérieur reconquis. Les mots et les réflexions ont leur légitimité, ils sont nécessaires. Ils doivent faire partie de notre quotidien cependant dans une juste mesure et accomplir une œuvre rarement poursuivie : ils doivent pourvoir au grandissement de notre âme.

Les réalités de la vie se présentent à nous avec une infinie sagesse et celle-ci doit être exprimée avec des mots d’une grande précision pour que leur sens, et le sacré dans ce sens, puissent apparaître. Depuis longtemps, j’ai aimé emprunter à Marie Cardinal l’expression « Les mots pour le dire. » J’aime jouer avec les mots pour me dire, les mots pour dire les difficultés et le plaisir de vivre, les mots pour dire et décrire et dénoncer et révéler ce qui est et ce que je suis. Je me suis ennuyée d’eux si longtemps! J’aime les mots qui départagent l’ombre et la lumière, qui divulgent les secrets de la nuit et qui enchantent le déroulement des  jours. Je n’aime plus les mots qui accusent et posent leur pensée obsédée et obsédante sur la vie, sapant sa fluidité. Je porte en moi une réflexion et une parole qui précisent et situent mon mal de vivre et celui des autres, mes bonheurs et ceux des autres, dans la prodigalité de la vie même. (extrait de mon livre)

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