25 décembre 2011:
Un Noël tout blanc, une maison de campagne magnifique, un festin en guise de souper, des amis de longue date, une discussion autour du feu, à l'heure tardive du digestif, sur le libre-arbitre et tout s'y mêle, nos choix, notre volonté et notre liberté personnelles, les concepts de destin, de karma. Sommes-nous libres ou assujettis à un destin tracé d'avance, consigné dans le grand livre doré d'un Être invisible et ratifié de notre propre main subtile?
Je ne sais pas jusqu'à quel point nous sommes libres de nous-mêmes. Je cherche, en silence alors que les voix des autres se font lointaines, un lieu intérieur où je serais libre. Cette introspection me renvoie à quelque chose. L'image, d'abord vague, se précise. C'est un documentaire sur le sida visionné à l'université dans le cadre de mes études en sexologie. L'homme qui nous parle est mourant, il est émacié, sa peau porte des marques profondes, sa faiblesse est évidente. Ses yeux sont extrêmement vifs, deux feux ardents. Nous apprendrons qu'il est mort quelques heures après avoir livré son dernier message d'espoir : "Je meurs guéri" nous dit-il avec simplicité et conviction.
Je suis encore bouleversée par l'authenticité de ces mots plusieurs années plus tard. Aurait-il pu ne pas mourir du sida dans les années 90 sans la médication connue aujourd'hui? Probablement pas. Pouvait-il mourir le coeur guéri, sa vie assumée et sa vitalité toujours vibrante le jour même de sa mort ? Absolument... C'est le choix libre qu'il avait su faire.
Mes pensées se tournent alors vers David Servan-Schreiber dont j'ai lu, comme vous l'aurez remarqué, les livres cet automne. Son dernier livre-témoignage est un exemple des plus probants de notre liberté. La vie propose, nous disposons. Lui aussi est mort guéri.
Je cherche encore et toujours à exprimer ma liberté intérieure avec le plus de sérénité et de réalisme possibles...
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