mardi 1 novembre 2011

Ruminatio

"C'est un fait d'expérience : une parole lue le matin qu'on se remémore tout au long de la journée va prendre un autre sens au fur et à mesure de notre "rumination". Les Pères du désert ne s'indignaient pas devant ceux qui les considéraient comme des ruminants; à l'instar de ces animaux, il leur falllait longtemps ruminer une parole avant d'en découvrir le suc et le sens et qu'elle devienne ainsi vraiment une nourriture pour la plénitude de leur vie et de leur santé.  On se souvient de ce jeune moine qui un jour entend à l'église ce psaume:" Seigneur, mets une garde à ma bouche..." et sort aussitôt sans écouter la suite, il revient dix ans plus tard disant :"J'ai assimilé ce premier verset, ma bouche est désormais bien gardée, je veille à mes paroles... je peux maintenant écouter la suite du psaume."

La ruminatio devrait nous conduire normalement dans un état de meditatio, " méditation" pris ici dans le sens d'une intuition profonde de la réalité évoquée, ou invoquée, par le texte ou le nom avec lequel nous avons choisi de cheminer." (Jean-Yves Leloup. L'assise et la marche, Paris, Albin Michel, 2011, page 144)

La bouche non gardée est l'arme la plus répandue, la plus violente et la plus subversive... Le gardien de notre bouche est le coeur. Portons notre main à notre coeur avant de parler...

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