Je regarde à la télévision les compétitions sportives présentées aux Jeux Olympiques.
Je trouve que le mot perdant revient souvent. Pourtant, je ne vois personne perdre. Je ne vois que des athlètes extrêmement bien préparés et absolument courageux qui courent, sautent, jouent, luttent, se balancent sur deux barres parallèles, nagent ou plongent, seul ou avec d'autres, avec une habileté rare gagnée par un travail acharné. Un commentateur disait: "10 ans, 25 heures d'entraînement par semaine et tout se joue, dans ce cas-ci, en 4 secondes!" J'aimerais entendre plutôt: "Tout s'accomplit en quelques secondes pour chacun des participants..." Il me semble que chaque participant est victorieux, simplement parce qu'il s'est rendu jusqu'à Londres participer aux Jeux sous les caméras, au milieu du stress et des attentes de ses entraîneurs, de son pays, de ses commanditaires. Et de nous qui les regardons, avides de victoires que nous ne savons cependant pas reconnaître.
J'entend ce mot perdant, conjugué de toutes les manières, très souvent dans mon travail. "J'ai perdu mon emploi, mon conjoint, mon épouse, l'affection de mes enfants, ma santé. J'ai perdu tout mon argent, tous mes espoirs, toute ma confiance en moi et dans les autres. J'ai perdu tant de temps." Pourtant, tellement de vitalité et de sagesse ont été gagnées à travers ces épreuves, tellement de force intérieure, tellement d'apprentissages ont été réalisés. Oui, j'aimerais mieux que les gens souffrent moins. Mais la souffrance n'est-elle pas riche et fertile? Ne sommes-nous pas tous de grands gagnants de vie ?
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