Intimité: retour en soi-même et rencontre de l’autre. Avant d’être
duelle, l’intimité est singulière.
Il
existerait un lieu intime en chaque être humain, un endroit secret, privé, un « fort » intérieur, un lieu de rassemblement de toutes
les facettes de l’existence. L’essence même du mot intimité renvoie au concept
d’intériorité puisque le latin intimus est un superlatif de interior. L’usage
courant définit la géographie de ce lieu en donnant le centre de soi comme
point d’appui. Ainsi, l’usage suggère : j’écris mon journal intime, j’ai un
cercle d’amis intimes (tout autour de moi, très près de moi,) j'éprouve le sentiment
intime d’être trahie.
Il
m’apparaît intéressant de noter que si on lit le mot en anglais mais sans le
traduire, cela nous donne “in time.” Ce qui veut dire “à temps.” La notion de
temps introduit ici une idée de mouvement. Arriver à temps en moi-même, être dans le temps, dans mon temps
intérieur. Une image apparaît : un escalier en colimaçon qui descend vers
un point central, qui se rapproche toujours davantage de mon centre en respectant mon temps intérieur c’est-à-dire mon propre rythme. Quand je prend le temps
de cheminer tout doucement vers le centre de moi, j’entre dans un lieu
d’intimité profonde avec moi-même. Cela crée un état en moi qui me ressemble et
me rassemble. L’éparpillement est révolu. Dans ce sens, l’intimité est
singulière avant d’être double, elle advient chez une personne pour elle-même,
en elle-même. Ensuite, il peut y avoir une rencontre entre deux personnes entières, pleines d’elles-mêmes, arrivées chez elles à temps, qui n'ont nul
besoin de l’autre mais qui l’accueille comme un cadeau dans une vie bien centrée, bien
remplie, vécue avec bonheur.
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