jeudi 20 octobre 2011

Méditer

Méditer pour mieux vivre...

" Dans sa biographie, Thérèse d’Avila  décrit ses méditations ou oraisons ainsi : « Cette quiétude ou ce recueillement sont une chose que l’âme sent profondément par la satisfaction et la paix dont elle jouit. Elle possède en même temps un très grand contentement, le repos de ses puissances et un plaisir très suave. » Ce plaisir, nous le comprenons à la description de ses extases, elle le ressentait sensiblement,  physiquement.



Méditer, c’est se laisser glisser de l’hémisphère droit vers l’hémisphère gauche, de la rationalité à la sensibilité, du condensé à l’expansif, du stress à la détente, de l'activité à l'attention. C’est établir un contact intime avec son corps et sa respiration, avec la vibration du corps, plus ou moins forte mais vibration tout de même. Dans l’attention portée à cette légère oscillation, à ce frémissement dirait un maître tantrique, la respiration révèle sa suavité.  Autrement dit, elle se met à goûter bon et c’est pourquoi, on désire y revenir et alors, c’est au corps qu’on revient. Rentrer chez soi, c’est d’abord revenir au corps et à sa sensorialité.





Pour y arriver, il faut pouvoir chevaucher non seulement les pensées mais aussi les émotions, sans les nier, sans chercher à s’en débarasser. Savoir se laisser glisser sur la vague et la naviguer jusqu’au bout, arriver à prolonger le plus longtemps possible le moment dernier de l’onde. Jusqu’à la prochaine montée d’émotions ou de pensées. Il y a un temps pour les émotions et il y a un temps pour leurs contraires, ce goût d’accalmie, de paix, de jouissance d’être simplement, très simplement, là. Il y a un temps pour le re-cueillement, se cueillir soi de nouveau et complètement dans la méditation. Ou encore re-cueillir la richesse de certaines émotions.  Méditer “dedans” la tristesse, par exemple, pourquoi pas? Contempler sa colère ou ses peurs sans résistance, se laisser passer à travers elles, se couler dans leurs matrices généreuses, se laisser marquer de leurs empreintes. La conscience du présent n’implique pas de changer ce qui est, mais d’en parcourir toutes les nuances. Pratiquer l’assise inconditionnelle et s’il le faut, égoïstique. Sans attendre la dissolution de l’ego. Sans vouloir le silence, sans le chercher, juste être là, en présence… Et si c’est une présence à un tumulte intérieur, qu’il en soit ainsi…" (extrait de mon livre)

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