" J’illustre ici d’un exemple la contingence du développement
spirituel. Imaginons la préparation d’une chambre à coucher pour l’amour. Si on
nettoie, si on décore, si on allume des chandelles et qu’on y met de la
musique, c’est dans l’espoir d’une rencontre sexuelle. Mais, ce n’est pas
encore celle-ci. Ce n’est pas une promesse de jouissance. Tout est prêt et plusieurs
choses peuvent arriver. Ou bien,
la relation sexuelle aura lieu et sera satisfaisante ou ne le sera pas, ou bien elle
n’aura pas lieu. Le travail spirituel assidu n’est pas une promesse d’illumination, c’est une façon de se préparer
à l’état d’amour avec la vie, avec le divin. Et puis, advient non pas l’éveil mais l’attente de l’éveil…
Celui-ci ne peut qu’être préparé, il ne peut pas être travaillé, induis,
manoeuvré. La grâce est impromtue, instantanée. Elle ne se commande pas, elle
s’accueille.
Après plusieurs années de
travail constant et profond, d'alchimie intérieure, mon sentiment en est un de guérison. Une guérison du coeur, une
restauration du lien endommagé avec mon monde du dedans et, par conséquent,
avec le monde du dehors. J’ai vécu une réconciliation avec moi-même et avec ma
propre lumière en passant à travers les chemins ombrageux de presque toutes les
facettes de mon être et de ma vie relationnelle et sociale. Il m'aura
fallu plusieurs années et il m’en faudra encore plusieurs pour intégrer ce
travail passé et celui à venir. Intégrer, c’est arriver à replacer la guérison
et la progression personnelle qui en résulte, obtenues grâce à quelque chose d'extérieur
donc qui étaient, comment dire, "artificielles", arriver à les replacer
au centre de soi-même et à en prendre pleine possession, avec leurs limites, leurs
manques, mais aussi, leur rythme propre, leur grande justesse et toute leur
splendeur !
Il aura fallu que
j'apprenne, petite leçon par petite leçon quotidienne, ce que cela voulait dire
d'avoir le coeur ouvert et de le garder ouvert face à l'incompréhension, face à l'adversité comme face à
l'amour. Il ne suffisait pas de le faire ouvrir par une main lumineuse dans un
espace sacré. Ces moments si
spectaculaires, si extravagants, de grande guérison et auxquels les gens
s'attachent si fortement, auxquels je me suis attachée au point d’en oublier ma
propre responsabilité dans ce processus lumineux, ne sont rien finalement si on
ne les intègre pas à son humanité en toute humilité. Les guérisons assistées ne
sont rien sans travail de ré-appropriation de soi-même. Elles ne sont qu’une
proposition."
c'est si bon!
RépondreEffacerC'est très beau !
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