mardi 11 octobre 2011

Guérison



" J’illustre ici d’un exemple la contingence du développement spirituel. Imaginons la préparation d’une chambre à coucher pour l’amour. Si on nettoie, si on décore, si on allume des chandelles et qu’on y met de la musique, c’est dans l’espoir d’une rencontre sexuelle. Mais, ce n’est pas encore celle-ci. Ce n’est pas une promesse de jouissance. Tout est prêt et plusieurs choses peuvent arriver.  Ou bien, la relation sexuelle aura lieu et sera satisfaisante ou ne le sera pas, ou bien elle n’aura pas lieu. Le travail spirituel assidu n’est pas une promesse d’illumination, c’est une façon de se préparer à l’état d’amour avec la vie, avec le divin.  Et puis, advient non pas l’éveil mais l’attente de l’éveil… Celui-ci ne peut qu’être préparé, il ne peut pas être travaillé, induis, manoeuvré. La grâce est impromtue, instantanée. Elle ne se commande pas, elle s’accueille.  

Après plusieurs années de travail constant et profond, d'alchimie intérieure, mon sentiment en est un de guérison.  Une guérison du coeur, une restauration du lien endommagé avec mon monde du dedans et, par conséquent, avec le monde du dehors. J’ai vécu une réconciliation avec moi-même et avec ma propre lumière en passant à travers les chemins ombrageux de presque toutes les facettes de mon être et de ma vie relationnelle et sociale.  Il m'aura fallu plusieurs années et il m’en faudra encore plusieurs pour intégrer ce travail passé et celui à venir. Intégrer, c’est arriver à replacer la guérison et la progression personnelle qui en résulte, obtenues grâce à quelque chose d'extérieur donc qui étaient, comment dire, "artificielles", arriver à les replacer au centre de soi-même et à en prendre pleine possession, avec leurs limites, leurs manques, mais aussi, leur rythme propre, leur grande justesse et toute leur splendeur !

Il aura fallu que j'apprenne, petite leçon par petite leçon quotidienne, ce que cela voulait dire d'avoir le coeur ouvert et de le garder ouvert face à l'incompréhension, face à l'adversité comme face à l'amour. Il ne suffisait pas de le faire ouvrir par une main lumineuse dans un espace sacré. Ces moments si spectaculaires, si extravagants, de grande guérison et auxquels les gens s'attachent si fortement, auxquels je me suis attachée au point d’en oublier ma propre responsabilité dans ce processus lumineux, ne sont rien finalement si on ne les intègre pas à son humanité en toute humilité. Les guérisons assistées ne sont rien sans travail de ré-appropriation de soi-même. Elles ne sont qu’une proposition." 

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