Voici un très beau passage ( ne sont-ils pas tous beaux!) du livre de Gabrielle Roy, "La détresse et l'enchantement" :
"Traînant les pieds, à bout de fatigue, à demi consciente de l'heure et du pays où je me trouvais, j'avançai encore assez lontemps devant moi sans plus réfléchir. Apeurée pourtant à la longue par un si persistant silence, à la limite aussi de mes forces, j'allais enfin rebrousser chemin lorsque, à peu de distance, presque dissimilé entre des arbres, m'apparut un lieu habité. À une minute près, j'aurais donc tourné le dos à ce qui me paraît aujourd'hui l'un des plus singuliers rendez-vous que m'ait jamais fixés mon sort, à moins que tout n'ait été ce jour là qu'effet du hasard. Mais, croire cela m'est encore plus difficile à tout prendre que croire à une intrusion dans ma vie du merveilleux."
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